2011/01/16

Révolution en Tunisie (à suivre)


Oui, une révolution... Une insurrection généralisée de la rue à l’encontre du despote tunisien Ben Ali, président de son pays depuis le "coup d’état constitutionnel" de 1987. Une révolte contre un état policier qui censure, qui oppresse, qui assujettit son peuple…  Une de plus dans l’histoire des Hommes ? Certainement pas, celle-ci est bien différente. Portée par le pouvoir mobilisateur et informateur des nouvelles technologies de l’information, il s’agit d’une révolution via internet et les réseaux sociaux. Selon les propos de l’écrivain et journaliste oppositionniste Taoufik Ben Brick, récemment libéré de prison après six mois d’incarcération (une évidente tentative de le passer sous silence), c’est bien la première révolution réussie via cyberspace. Les élections présidentielles iraniennes de 2009 furent, sans doute, une sorte d’avant-première, mais là le pouvoir central réussi plus ou moins à museler le grondement de la rue.
       Ben Ali a quitté hier (14 janvier) son pays pour se réfugier en Arabie Saoudite. La révolution a bien triomphé. À dire vrai, elle triomphera réellement lorsque des élections véritablement démocratiques seront agencées.
Et la France dans tout ça? Oui, la France, l’ancien colonisateur qui entretient depuis l’indépendance (1956) d’étroites relations avec la Tunisie. Et bien la France, ou plutôt M. Sarkozy et ses acolytes, est silencieuse, d’un silence assourdissant. Silencieuse jusqu’à aujourd’hui… Jusque-là le compromis avec le régime policier en Tunisie était de mise, les intérêts économiques et stratégiques étant sauvegardés. Mais pourquoi s’en étonner après les dures critiques à l’encontre de la Chine lors de la visite officielle de Hu Jintao à Paris, en novembre dernier?! Ben Ali en exil, le silence est rompu et le parti-pris pour la démocratie est maintenant possible… Et bien voilà, le communiqué de l’Élysée vient de tomber!
Je retranscris ici une partie de l’article de Le Monde, vu que pour le moment le communiqué est indisponible sur le site de la présidence:
«La France a pris "les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement", a indiqué, samedi 15 janvier, le présiden Nicolas Sarkozy dans un communiqué. […]
Le ministre du budget, François Baroin, a précisé sur France Info qu'instruction avait été donnée à Tracfin (organisme chargé de lutter contre le trafic des capitaux) d'informer les banques pour qu'elles "exercent une vigilance renforcée sur tous les mouvements financiers" pouvant concerner "les avoirs de la famille et de l'entourage de l'ancien président Ben Ali". "Ces établissements devront informer Tracfin qui pourra ainsi bloquer les opérations et, le cas échéant, saisir l'autorité judiciaire", a-t-il ajouté précisant qu'il s'agissait d'une mesure "préventive""Il est possible, probable qu'il y ait des avoirs financiers ici comme un peu partout dans le monde", a dit M. Baroin.
Le communiqué de l'Elysée indique également que Paris "apporte un soutien déterminé" à "la volonté de démocratie" du peuple tunisien. Cette déclaration est la première prise de position claire en faveur du mouvement de manifestations en Tunisie. "La politique de la France est fondée sur deux principes constants : la non ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain, le soutien à la démocratie et à la liberté", explique M. Sarkozy.»[1]
Pathétique, non?

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